Logement à Dakar : l’ANSD dénonce le mutisme des autorités et le manque de contrôle

Article : Logement à Dakar : l’ANSD dénonce le mutisme des autorités et le manque de contrôle
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22 décembre 2012

Logement à Dakar : l’ANSD dénonce le mutisme des autorités et le manque de contrôle

  logementL’accès à un logement décent constitue une préoccupation majeure des ménages sénégalais pour des raisons d’ordre socioéconomique. Dans une enquête que l’Agence nationale de la statistique et de la Démographie (ANSD) a menée, les experts ont dénoncé le mutisme des autorités qui, selon eux, ne contrôlent pas le secteur de l’immobilier : « il y’a une absence de l’Etat » ont-ils déclaré. Une baisse du loyer de 35°/°, c’est l’appel d’espoir des locataires dakarois, d’après l’étude de l’ANSD.

L’acquisition d’un logement est une étape importante, voire le parachèvement du processus par lequel l’individu s’affirme comme un membre accompli et constitutif de la société. A ce titre la possession d’un logement est un symbole de réussite sociale. Toutefois, le nombre de ménages propriétaires de leurs logements est relativement limité, en particulier dans la partie urbaine de la région de Dakar. Selon les résultats de l’étude Monographique sur les services immobiliers du logement à Dakar, 50,9°/° des chefs de ménages sont des locataires et 42°/° des propriétaires. « La plupart des propriétaires (42°/° ont hérité de leur logement tandis que 32°/° ont construit ; 20,9°/° l’ont acheté »  a dit Mr Adama Seck, expert à ANSD, lors de l’atelier de restitution des résultats de l’étude Monographique sur les services immobiliers du logement à Dakar qui a eu lieu, ce jeudi. Présentant les résultats de l’enquête, Madame Astou Dakono Ndiaye a pour sa part expliqué les tendances. « La location de logement est un phénomène essentiellement urbain qui s’est répandu dans la région de Dakar » dit-il. Pour habiter dans les bas standings, elle indique « qu’il faut en moyenne payer 48 000 francs par studio. « Le loyer dans le département de Dakar  est généralement deux fois plus élevé que partout ailleurs dans la région. Le département de Guédiawaye, plus récent est le deuxième plus coûteux » explique Mme Ndiaye.

Mme Ndiaye d’ajouter : « les locataires estiment à  89°/° que le loyer a évolué à la hausse depuis 2000 ; cette progression du loyer est un fait constaté à plus de 85°/° par tous les acteurs du secteur, notamment les propriétaires, les agences immobilières et promoteurs ». Pour Mme Ndiaye, les abus excessifs notés dans la fixation des prix sont imputables aux propriétaires ou aux courtiers.

« Les locataires estiment que les loyers devraient être revus à la baisse de prés de 35°/° pour promouvoir l’accès » a soutenu Mme Ndiaye. Parce que, dit-elle, le loyer constitue un des principaux postes de dépenses en bien et services de ménages. Conséquences : « les gens optent d’habiter dans des maisons inachevées » déclare t-elle.

Pour Al Ahousseynou Sarr, directeur des statistiques et de la comptabilité nationale, il laisse entendre que l’état ne joue pas son rôle : « il y’a une absence de l’Etat » dit-il ; selon lui, les prix sont fixés partout dans le monde.

En tout état de cause, les experts de l’agence nationale de la statistique et de la démographie se plaignent du mutisme des autorités étatiques dans le secteur de l’immobilier. Selon eux, les mécanismes de fixation du loyer ne sont pas en phase avec la réglementation : « il y’a un manque de contrôle étatique ; l’état de logement et les prix pratiqués ne sont pas conformes » disent-ils. Compte tenu de tout cela, ils demandent de désengorger la capitale qui concentre l’essentiel des activités économiques.

 

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